Montpellier : dans les coulisses du South Comedy Club au French Kiss

Culture

Montpellier : dans les coulisses du South Comedy Club au French Kiss

Six humoristes se sont produits au French Kiss ce samedi 13 septembre. L’ambiance cool des coulisses dénote un peu avec les 10 minutes accordées à chacun pour faire rire le public de ce restaurant situé en face de la gare St Roch. Entrons dans ces coulisses.

Les coulisses : Alien au milieu à gauche, La Noise au fond à gauche et Erlavo debout en rouge

Les coulisses : Alien au milieu à gauche, La Noise au fond à gauche et Erlavo debout en rouge. © LKN

Qui n’a jamais rêvé de voir l’arrière-scène ? Les six humoristes du South Comedy Club arrivent au French Kiss chacun de leur côté et, petit à petit, la salle servant de coulisses et cachée par deux simples rideaux noirs se remplit. Autour de la large table occupant ce petit espace, les stand-upeurs se donnent des accolades, des « checks » et échangent leurs dernières news plus ou moins salaces. Les artistes, tous aux parcours et aux horizons différents, semblent se connaître.

Une première au French Kiss

Debout dans un coin de la pièce, La Noise, de son vrai nom Nathan Dtigui, plie son quasi-double mètre pour montrer le contenu de son écran à celle qu’ils surnomment tous Alien – Aliénor Meynadier dans la vie. Le jeune homme de 28 ans, originaire de Nantes, est un grand fan de Fabrice Eboué. Son humour est noir comme lui et son idole. « J’ai toujours kiffé les humoristes », confie-t-il, le sourire aux lèvres. La Noise avoue aussi s’inspirer de Dieudonné, « Dieudo » comme il aime bien l’appeler, mais « l’ancien Dieudo hein ». Avant de se tourner vers le stand-up il y a tout juste un an, il a fait pas mal de petits boulots en manutention notamment. « Je suis allé dans un comedy club à Marseille un jour et là, je me suis dit qu’il faut que je fasse ça. »

« Je fais ma première soirée ever ici, dans un French Kiss », commence Joshua Théophile, personnage jovial au rire caractéristique. Fondateur et directeur du South Comedy Club depuis presque deux ans, il organise les comedy shows, des comedy clubs mais également des speed dating (rencontre amoureuse éclair) et des open mic (micro libre d’accès). Pour lui, il s’agit avant tout d’une affaire d’argent : « Je suis entrepreneur », insiste-t-il. Il fait l’intermédiaire entre des restaurants comme le French Kiss ou des salles dédiées aux comedy shows, et les artistes. Les établissements paient pour des animations tandis que les artistes n’ont pas envie de s’encombrer avec toute la paperasse. « Je suis rémunéré la plupart du temps pour l’organisation et les humoristes sont rémunérés au chapeau », conclut l’entrepreneur. 

Pas de stress

Lentement, le restaurant se remplit. Il est presque 20 heures. La plupart ne sont même pas au courant de la représentation qui va avoir lieu. Le tintement des couverts sur les assiettes se fait entendre et un doux brouhaha s’élève dans ce lieu quelque peu chic et distingué. Mais dans l’arrière-scène, l’ambiance reste la même, en mode détente. Les six talentueux comiques ne ressentent pas le stress. « Lors de mes premières scènes, je stressais la veille », se rappelle Alien, 35 ans. « Mais plus tu joues, plus le stress ne va arriver que quelques minutes avant de monter [sur scène] », poursuit celle qui avoue avoir été timide dans sa jeunesse.

De son côté, Erly « Erlavo » Mackaya, 22 ans et benjamin du groupe, ne perd ses moyens que quand il y a des enjeux. « Quand il y a des producteurs ou des gros programmeurs de plateaux, de festivals, des choses comme ça, je stresse un peu ». Maintenant il sait ce qu’il vaut, raconte-il avec l’air nonchalant de ceux qui sont sûrs d’eux. Ses textes, Erlavo les tire de son vécu, de ses « galères du quotidien ». Le jeune Lyonnais les partage au public toujours sous « son prisme » à lui : « parce qu’on vit peut-être tous les mêmes galères mais on n’a pas forcément la même vision de ces galères. » La veille encore, il était en garde à vue : « j’essaye de toujours rester dans la véracité des actions que j’ai pu vivre avec un peu d’aberration et d’hyperbole pour pouvoir toujours susciter l’humour. »

« Le pire public, c’est l’extérieur et le public qui mange », chuchote La Noise alors que les premiers stand-upeurs font leur passage sur la scène de fortune faite d’une simple palette. En effet, il n’a pas tort. La salle est plutôt silencieuse. Quelques rires par-ci mais globalement, les spectateurs accordent davantage d’importance au contenu de leur assiette plutôt qu’aux artistes. Certains ne prennent pas la peine de se tourner vers les humoristes. Les performances ne sont pourtant pas à blâmer. Tous, avec leur univers humoristique, sont plutôt bons. Le clou fut le gros silence qui a régné après une interaction ratée entre Erlavo et un membre du public. Malgré tout, l’ambiance s’est réchauffée vers la fin avec le passage d’Alien. Pour une fois, les derniers arrivés sont les mieux servis.

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